Résidence mission
Retour sur la résidence mission
Le futur du passé industriel, un territoire en transition
Santerre Haute Somme
28 août 2023 - 28 février 2024
Rappel du projet
À travers cette résidence, le Pays d’art et d’histoire propose une réflexion d’ordre sociologique et artistique sur 3 sites patrimoniaux emblématiques du passé agro-industriel et industriel du territoire : la friche Maréchal à Rosières-en-Santerre en cours de réhabilitation, la sucrerie Saint-Louis sucre à Eppeville en transition industrielle et l’imprimerie Cassel à Ham, figée dans le temps. Inscrits dans les paysages du Santerre Haute Somme, comme ancienne sucrerie, ancienne imprimerie et ancienne usine textile, ces trois friches industrielles marquent encore le Santerre Haute Somme. Ces sites dialoguent avec leur environnement en tant qu’éléments paysagers et sont intrinsèquement liés à l’histoire sociale, économique et culturelle du territoire, ainsi qu’à sa construction et à ses mutations.
Le projet de résidence porte sur le patrimoine industriel en reconversion et ses liens au territoire, à partir de trois focales patrimoniales caractéristiques des mutations en cours. Il s’agit d’interroger les connexions entre hier et demain, entre mémoire des habitants, devenir de chacun des trois sites et enjeux territoriaux.
Il interroge le regard, la mémoire et l’attachement des habitants à ces patrimoines par le prisme de l’art et par une réflexion d’ordre sociologique. Cette approche croisée des professionnels du patrimoine et des artistes a pour objectif de créer les conditions d’une nouvelle relation des habitants avec leur territoire, ses richesses et ses potentialités.
Plus largement, la démarche permet aussi de mobiliser les habitants sur les enjeux du Pays d’art et d’histoire Santerre Haute Somme et d’enrichir le projet de Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (CIAP) prévu sur la friche Maréchal à Rosières-en-Santerre.
Il s’agit pour l’artiste d’aller à la rencontre du territoire et d’interroger le contexte historique, scientifique, industriel, économique, géographique, imaginaire, culturel et humain et de s’en inspirer. L’approche sociologique prend son sens aussi dans le cadre de lien au travail, lien de vie, et rapports sociaux construits entre ses lieux et les habitants.
L'artiste retenu : Guillaume Terver
"J’écris et je réalise des films depuis environ 25 ans. Ce sont principalement des documentaires diffusés sur des chaines de télévisions nationales mais pas seulement. Il m’arrive aussi de faire de la fiction ou du podcast. Cela pour dire que je pratique l’art cinématographique et audiovisuel de façon ouverte, sans œillères et toujours avec le même enthousiasme et le même plaisir à découvrir de nouveaux champs de réflexion et d’expérimentation. Les thèmes de mes films portent souvent sur la société française contemporaine à travers son rapport au travail, à l’altérité et au lien entre générations, mais là encore je m’emploie à rester ouvert à tous les sujets.
Au départ de chaque projet il y a bien souvent une rencontre fortuite. Une discussion, un échange qui me fait découvrir une réalité que je ne soupçonnais pas, qui m’interpelle et que je souhaite faire partager à un large public. En cela, le principe de la résidence mission est vraiment en phase avec ma démarche artistique. Celle-ci consiste en premier lieu à partir du réel, du terrain. De passer du temps dans un espace, de rencontrer et de discuter avec les gens qui l’habitent, d’en comprendre l’histoire et les enjeux, de lire des livres, de me documenter, de discuter aussi avec des chercheurs de différents champs que soit l’histoire lointaine ou contemporaine, l’économie ou la sociologie, ou même parfois tout simplement de traîner dans des lieux pour en sentir la matérialité, la dimension cinématographique et en devenir familier. "

Les actions menées en six mois de résidence
La résidence a débuté le 28 août 2023 pour s’achever le 28 février 2024. 6 mois de travail intense, à aller à la rencontre de ceux qui ont un lien avec ces lieux patrimoniaux.
Guillaume Terver a dû s’intégrer au territoire pour que les langues se délient. Entre balades sur les marchés, les temps d’échanges avec quelques associations ou les rencontres avec les élus, un réel travail de terrain s’est construit. Munis de ses petits carnets, il avance tel un enquêteur sur ces lieux pour comprendre les liens tissés entre ces bâtis, les habitants, et le territoire. La mission Pays d’art et d’histoire l’a accompagné dans cette découverte par la fourniture de sources d’archives, de visites des lieux et par l’organisation de temps de rencontre avec les élus.
Le regard des jeunes est aussi intéressant et c’est pourquoi un temps d’échange avec les scolaires devait se faire.
Au total pas moins de 39 entretiens filmés et 1 entretien sonore sans compter les multiples personnes qui n’ont pas souhaité s’exprimer face à la caméra.
Quelques chiffres par lieu :
- ROSIÈRES-EN-SANTERRE → environ 22h de prises de vue
- 21 entretiens filmés
- 1 entretien sonore
- EPPEVILLE → environ 22h de prises de vue
- 12 entretiens filmés
- HAM → 9h de prises de vue
- 6 entretiens filmés
Zoom sur l'atelier réalisé à la MARPA de Rosières-en-Santerre
Les résidents de la Marpa de Rosières-en-Santerre ont accueilli Guillaume Terver et l’équipe patrimoine pour un goûter le patrimoine. Autour d’un café et d’un petit gâteau, les échanges ont pu se faire et ont permis de créer du lien intergénérationnel, où les anecdotes sur la vie de Rosières-en-Santerre autrefois foisonnèrent.
C’est pourquoi, en mars 2024 la restitution du travail mené sur l’usine Maréchal s’est faite à la Marpa, où l’accueil d’Agnès Levieille, directrice du lieu, a été à la hauteur du moment.
La découverte du patrimoine industriel par la classe de CE2-CM1 de l'école d'Eppeville
Début décembre les élèves de CE2-CM1 de Madame Duquenoy ont découvert le patrimoine industriel qui les entoure. Partis en balade commentée, ces derniers ont observé attentivement la façade Art déco de la sucrerie. Puis, les élèves ont constaté les différents types d’habitations qui composent la cité ouvrière indissociable de l’usine. Aucune typologie ne leur échappe que soit le bâtiment de la Fabrique accueillant les saisonniers, la demeure du directeur dit « le château », ou encore les maisons de la cité Germaine pour les ouvriers.
Par la suite, les enfants ont découvert le métier de vidéaste et documentariste avec Guillaume Terver. Ils se sont exercés à rédiger les questions ouvertes dans le but de réaliser des entretiens.
Fin janvier, les élèves journalistes d’un jour répartis en 4 groupes se sont entretenus avec les volontaires, anciens salariés de l’usine : Alain Villemont, Jean-Claude Bourse, Louis Flatres et Michel Legrand. Ces entretiens ont donné lieu à un film présenté à la classe et aux parents d’élèves le vendredi 23 février dernier.
Nous remercions vivement les élèves, le directeur de l’école Monsieur Dupont, Madame Duquenoy l’enseignante qui a suivi le projet et Madame Bara conseillère pédagogique de nous avoir mis en relation avec cette école.

Remerciements
La mission Pays d’art et d’histoire remercie les nombreux participants qui ont partagé leur témoignage. Un remerciement particulier aux scolaires de l’école d’Eppeville et des enseignants qui ont accueilli le projet avec enthousiasme. Un grand merci également aux 4 volontaires Alain Villemont, Jean-Claude Bourse, Louis Flatres et Michel Legrand qui ont bien voulu se prêter aux questions des élèves.
A Rosières-en-Santerre, nous remercions : Françoise Maille-Barbare, Laurence Bazard, Catherine Faye-Maréchal, Lucie Delarozière, Hubert Van Melkebeke, Marie-Thérèse Bonnard, Yvette Desmis, Jaime Bartolome, Francis Papillon, Gérard Roy, Françoise Liegard, Marie-Thérèse Platerier, Jocelyne Roy, Gina Peponas, Jocelyne Dacheux, Madame Masson, Francine Detaille, Jeanne Durand, Micheline Bourse, les résidents de la Marpa, Agnès Levieille et ses équipes
A Eppeville, nous remercions : André Villemont, Yvette Potier, Louis Potier, Michel Legrand, Louis Flatres, Jean-Claude Bourse, Jean-Michel Biberon, Michel Souchon, Yves Janin, Daniel Robinet, les élèves d’Eppeville, Madame Duquenoy, Monsieur Dupont, Madame Bara, Monsieur Alexandre Delgado pour l’accès au siège de la CCES, Luciane Delefortrie
A Ham, nous remercions : Philippe Clément, Daniel Comon, François Cassel, Michel Souchon, Daniel Plinguet, Thierry Guillois, la mairie de Ham, Luciane Delefortrie
Établissement CASSEL
Sucrerie d'Eppeville
Usine Maréchal